Warning : Spoils sur la série Yakusoku no Neverland / The Promised Neverland saison 2 jusqu’à son épisode 6. Si la série vous intéresse, et que vous n’êtes pas à jour, passez votre chemin.
Ce que je préfère, dans les animes, ce sont les génériques.
J’adore les génériques. Les montages plus ou moins fous pour coller au rythme ou aux paroles, l’exercice qui force à résumer le contenu et/ou propos d’une série en une minute trente, les folies d’animation…
Souvent, un générique est la seule chose qui me restera en souvenir de la série. Prenez Kono Minikuku mo Utsukushii Sekai / This Ugly Yet Beautiful World : Je n’ai aujourd’hui presque plus aucun souvenir de la série, à part un vague « c’était assez long et vraiment vide ». Certes, mais c’était introduit par Metamorphose, chanson de Yoko Takahashi, qui y mettait une énergie semblable à celui de Zankoku na Tenshi no Teeze, le mythique opening d’Evangelion, et j’avais par conséquent vraiment envie d’y croire.
*Interlude : Insérez ici trois paragraphes supprimés où je continuais à exprimer mon amour pour divers types de génériques et leurs spécificités avant de me rappeler de la raison pour laquelle j’écris ces lignes. On en fera un article dédié à la place. Abonnez-vous, la cloche, tout ça.*
Bref. Dans les choses que je considère cool à voir, ce sont les openings qui évoluent en fonction des épisodes de la série. Full Metal Panic! TSR, par exemple, cache une partie du visage de son antagoniste jusqu’à son apparition dans la série. Jujutsu Kaisen ajuste son premier générique en fonction de l’avancée de l’histoire, changeant quelques éléments comme les personnages présents sur le dernier plan autour du héros, ou révélant les pouvoirs d’un personnage après leur première utilisation dans la série. J’ai conscience que c’est assez overkill dans un monde où un générique couvre rarement plus de treize épisodes de série, mais j’aime l’idée, j’aime le procédé qui fait guetter les quelques ajustements et donne une micro récompense au spectateur qui n’appuie pas sur le bouton « passer le générique ».
Yakusoku no Neverland saison 2 a visé ce genre d’effet, mais l’a fait de manière a donner par inadvertance (?) trop d’informations, spoilant effectivement un twist de mi-série dès le générique au spectateur attentif.
Petit point contexte. Yakusoku no Neverland est une série de fort bonne qualité adaptée du manga de Posuka Demizu (édité en France chez Kazé) narrant l’histoire de trois enfants, Emma, Norman et Ray, se rendant compte que l’orphelinat dans lequel ils sont élevés est en réalité une ferme à humains, qui a la responsabilité de créer des enfants très intelligents, produits de luxe qui pourront ensuite être mangés par des démons qui raffolent de leurs cerveaux bien éduqués (oui, le lien intelligence / goût du cerveau est douteux, mais bon). Ils décident donc de tenter de s’en évader. C’est pas simple.
Vers la fin de la première série, Norman, un des trois héros, voit venir le moment de son adoption… autrement dit, il est emmené à l’extérieur de l’orphelinat, et un sort funeste lui est réservé. Repose en paix Norman, petit ange aux cheveux étranges (comment fonctionne cette mèche ?) parti trop tôt.
Ou du moins c’est ce que l’on nous suggère. Si vous avez l’habitude des tropes du genre, vous savez que considérer un personnage comme décédé quand son corps n’a pas été montré à l’écran est en général une assez mauvaise idée en fiction. Mais tout de même, ça semblait vraiment mal barré pour le garçon, dont le cerveau était supposé être prochainement servi accompagné de frites et d’une sauce aux truffes à des gastronomes avertis. Et ça pouvait coller avec les choix d’une série qui cachait entièrement le fonctionnement du « monde extérieur » au spectateur sur sa première saison, lui donnant un peu l’impression d’être prisonnier avec les enfants.
Bref. La première saison sur l’évasion d’une partie des enfants restants.
Là dessus, commence Yakusoku no Neverland 2, avec un nouveau générique plutôt joli chanté par Kiiro Akiyama, qui remplace le groupe UverWORLD qui gérait celui de la saison 1. On se regarde ça avec joie et devant le plan final avec des personnages on se pose cette question :
Euh. Pourquoi il y a un gros vide ici ?
Genre, le plan est composé bizarrement non ? Finir sur les deux protagonistes restants est une chose logique, mais c’est déséquilibré. On voit le vide côté droit. C’est comme s’il y avait de la place pour un troisième personnage. On se repasse ça ?
Mais… Ce plan titre aussi est étrange en fait ! Les ombres des deux protagonistes ne sont pas centrées, ça fait de nouveau un vide, il y a de nouveau de la place pour un troisième personnage ! Et si…
Strike three, out. Certes, il a deux espaces vides sur ce plan de tous les enfants échappés, mais la seule chose que je vois c’est l’espace laissé spécifiquement à côté des deux protagonistes, prêt à être rempli.
Le souci est donc là. Oui, Yakusoku no Neverland saison 2 a prévu d’entrée de faire évoluer son générique… Mais la manière dont ça a été fait est maladroite, les plans ont été composés d’entrée pour y faire figurer un personnage qui sera ajouté ultérieurement… Et il a donc été ensuite simplement supprimé pour obtenir la première version de l’opening.
Sauf que ça ne fonctionne pas ! Il est très simple de supposer dès l’ouverture de l’épisode 1 que quelque chose manque, qu’un personnage doit être rajouté. Et qui d’autre que le troisième des héros, présumé décédé ? Et effectivement, suite à sa réapparition…
Les plans sont maintenant parfaitement équilibrés, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Conclusion : « … Ben c’est dommage ». Il aurait suffit de préparer quelques plans alternatifs pour mieux conserver la surprise. Ajoutez à ça d’autres choix controversés de cette adaptation, et c’est un peu la tristitude.
Au sujet de la série, sans connaitre le manga, la première saison était vraiment une belle découverte, mais la seconde est véritablement plus plate… Sans être non plus désagréable. Et comme il reste tout de même près d’une moitié de saison à diffuser alors que j’écris ces lignes, on va espérer le meilleur et se réserver le jugement pour plus tard.
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