Tsukihime (manga)

Après avoir, en 2007, parlé du visual novel de Type-Moon Tsukihime, de son fun disc Kagetsu Tohya, puis de son adaptation animée par JC Staff, Shingetsutan Tsukihime, il est temps de terminer le cycle entamé il y a maintenant plus de 4 ans en parlant de la dernière version de Tsukihime dont je n’ai pas parlé.

Adapté par SasakiShonen, le manga Tsukihime est, n’y allons pas par quatre chemins, à mon avis la meilleure manière de découvrir l’oeuvre de naissance de Type-Moon. Adieu aux interminables murs de textes liées aux divagations de l’auteur dans le visual novel, adieu à l’adaptation un peu cheap de JC Staff (même si celle-ci compensait son manque de budget et d’action en posant une ambiance particulière, et avait au moins le mérite de ne pas s’étaler sur un temps infini comme Fate/stay night TV), place à un manga au trait qui, tout en ayant sa personnalité, est bien plus fidèle à  l’esprit du travail de Takashi Takeuchi que n’avait pu l’être celui de Kaoru Ozawa pour l’anime (bien qu’il était tout à fait adapté à l’ambiance globale de celui-ci).

L’histoire, elle, part toujours du même synopsis de base : Shiki Tohno est un lycéen capable de voir les lignes de la mort, qui rentre pour la première fois chez lui après des années et lorsqu’il croise le chemin de la vampire Arcueid Brunestud, il est pris d’une pulsion meurtrière et la tue brutalement (dans un parc, le scénario étant donc jusque là celui de l’anime), la découpant en 17 morceaux. Sauf qu’elle n’est pas morte, et qu’elle a bien l’intention de lui faire prendre ses responsabilités… de là, le récit est globalement identique à l’anime (en beaucoup plus spectaculaire) pendant deux tomes, avant de tenter de faire une synthèse des arcs de Tsukihime, et réussit à condenser avec brio l’équivalent des routes de trois des héroïnes :  Arcueid (l’héroïne principale), Ciel et Akiha. Les deux pauvres maids, Kohaku et Hisui, voient malheureusement, mais finalement assez logiquement, leur histoire mise de côté, et Satsuki… peut attendre pour son scénario la sortie du remake du jeu, prévu pour 20XX. Avec un peu de chance.

Toujours est-il que le scénario est réussi. Vraiment. En 10 tomes, SasakiShonen rend passionnant son manga, surprenant même le fan de Tsukihime par ses excellentes idées (sur la dualité SHIKI/Roa notamment), et rendant les habituellement interminables explications de l’univers de Kinoko Nasu digestes, un véritable exploit. L’auteur réussit également à mettre en scène des combats véritablement épiques et graphiquement très réussis, qui font enfin honneur à l’histoire : ces combats ne sont en effet que décrits (et très pauvrement illustrés) dans le visual novel et franchement bâclés dans l’anime. Je vous enjoins vraiment à découvrir le manga pour cela : dès le second tome, l’incroyable combat le vampire Nrvnqsr Chaos en est la meilleure démonstration.

En fait, ce qui fait plaisir à la lecture de ce manga, c’est qu’on sent à quel point l’auteur est un fan de l’univers de Type-Moon. Son scénario est un fantastique tour de force se positionnant juste entre « faire plaisir au fans » et « raconter correctement l’histoire ». L’auteur admet lui-même dans les bonus que le manga était au départ prévu en 6 tomes, pas 10… et également qu’il devait au départ produire une conclusion bien moins longue (arrivé au tome 8, on a l’impression que le tout peut se terminer en 3 chapitres… et pourtant elle se prolonge deux tomes, sans que rien ne soit superflu) ! On retrouve dans les illustrations couleurs ou quelques cases des clins d’œil ou des personnages secondaires qui n’apparaissent pas du tout dans Tsukihime mais seulement dans ses suites… La meilleure manière d’apprécier le travail réalisé par l’auteur est d’ailleurs probablement de lire l’épilogue du manga, combinant « Ever After », scène finale du visual novel, à une conclusion inédite, à moitié construite depuis des side stories ou databooks… et à laquelle je ne peux dire que bravo.

Enfin, on ne peut qu’apprécier l’excellent travail de Ki-Oon qui vient donc de terminer la publication des 10 tomes de ce manga au bout de 5 ans de publication (la faute au hiatus de l’édition japonaise), et applaudir la qualité de la traduction qui a tenté de reproduire au mieux les nombreux termes de l’univers Type-Moon. Et ça mérite vraiment d’être souligné, vu ce que fait par exemple Pika, qui se plante (plusieurs fois) sur ses traductions, notamment pour les références à Fate/stay night dans le manga Melty Blood… alors que Fate/stay night est aussi édité chez eux.

Si vous n’avez jamais vu ou lu Tsukihime, ce manga est clairement la porte d’entrée idéale pour l’univers de Type-Moon. Il ne risquera pas d’ennuyer comme l’anime qui reposait bien trop sur son ambiance, ni comme le visual novel qui souffre du style plus que particulier de son auteur, Kinoko Nasu, et est une porte d’entrée fantastique, si vous êtes séduits, vers le visual novel qui reste malgré tout un passage obligé pour connaître l’intégralité de l’histoire , ou encore les autres oeuvres du studio, de Fate/stay night à Kara no Kyôkai.

Pour les autres, et au risque de me répéter un peu trop lourdement : le manga Tsukihime est vraiment très bon. Quelle que soit votre opinion de l’univers créé et développé par Kinoko Nasu, ne manquez pas cette occasion de le découvrir, vous ne le regretterez pas.

FFenril Écrit par :

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8 Comments

  1. 26 juin 2011

    J’ai pu lire le dernier tome il y a 2 jours. Une splendide conclusion pour une très bonne adaptation.

  2. 26 juin 2011

    Pour avoir pu lire ce manga je dois dire que je suis tout à fait d’accord avec toi : après un visual novel TROP long (du type-moon quoi, il faut faire long pour faire long ) et un anime qui n’existe pas, on tient enfin là le format ultime pour Tsukihime.
    Il manque les scènes de cul mais bon voilà, au pire j’ai des screenshots sur mon ordi. :p

  3. Yoka
    26 juin 2011

    Je plussoie entièrement cette article.
    Le manga adapte tellement bien la première route du VN que le lire pourrait presque permettre de commencer directement par celle de Ciel dans le VN, avec des combats bien mis en scènes et des explications plus claires, même si là pour le coup lire dans sa langue maternelle aide. Bonus absolu pour le manga avec le 10e tome qui est juste génial !
    @Tinky : Le problème des scènes H de Tsukihime c’est que les graphismes sont pas vraiment beaux et du coup, c’est pas forcément l’idéal. Et puis avouons le, dans Near Side, elles sont plus là parce que Nasu aime écrire des scènes H que par vraie utilité, au contraire de Far Side.

  4. Ruzgfpegk
    26 juin 2011

    Pour commencer vous conseilleriez le jeu, le manga ou la troisième voie ?

    Il fut un temps, j’essayais de faire les trois en même temps mais j’ai arrêté (vers le début, oui).

  5. 27 juin 2011

    @Yoka : Grmmmbl, je veux mes scènes de fesses avec Akiha parce que je suis un sale siscon.

  6. 27 juin 2011

    @Yoka > Elles sont « nécessaires » quasiment nulle part les scènes H (… ptet à part celle qui peut donner la bad end Arcueid, vu que c’est là pour représenter l’horreur du geste, et possiblement celle de Kohaku vu que le personnage a un changement psychologique en plein milieu), la plupart des raisons pour laquelle elles arrivent sont des excuses à la con faciles à réécrire hein (Fate/stay night realta nua l’a prouvé). Même dans le far side ça se réécrit bien ou se passe en aparté sans problème.
    Et puis soyons honnêtes, ça nique l’ambiance de manière assez incroyable ces scènes, et leur écriture donne plus à rire qu’autre chose… après je veux bien qu’elles soient plus utiles à l’histoire dans Tsuki que Fate vu qu’une partie du scénar et background du far side utilise notamment les synchronizers, mais ça se passe au moins en aparté sans problème ^^
    (Et pour ce qui est de la beauté des scènes, Takeuchi a bien progressé depuis, suffit d’attendre le remake en 2042 :))

    @Ruzgfpegk > T’es sûr que t’as lu l’article ? :) Et donc le manga à mon avis, clairement le plus agréable des trois.

  7. Yoka
    27 juin 2011

    @FFenril : Je suis pas d’accord pour le coup. J’ignore si c’est parce que j’y suis habitué ou si c’est parce qu’elles sont vraiment utiles au scénario mais je trouve que les scènes H manquent dans Realta Nua justement. Nasu a beau écrire ses scènes de cul de manière très … personnel, dirons nous, elles représentent une évolution dans la relation entre les personnages, voire permette une avancée du scénario de manière générale comme dans la route de Kohaku. Heaven’s Feel sans les scènes H est vraiment étrange et du coup, certains points du scénario tombent complétement à plat dans Realta Nua.
    Et 2042 pour le remake me parait bien optimiste. Isn’t it sad, Sacchin ?

  8. 28 juin 2011

    @Yoka Disons que ça dépend, mais 75% du tout est inutile. Chez Rin et Saber, les scènes servent juste à rien, le transfert de mana c’est la bonne excuse de Nasu depuis bien longtemps. (Bon après j’ai pas fait Realta Nua, juste la version PC, donc en fait je sais pas à quel point le scénar de Sakura a dû être adapté pour faire passer les choses)

    Et après, pour l’évolution des personnages, des milliers d’auteurs arrivent à faire ça en le montrant en aparté, ou en plus délicat (je sais pas moi, comme l’anime pour Shiki x Arc~) que ces scènes. Après, soit pour les personnages dont l’entière histoire est tournée autour de ce genre de problèmes, à la Sakura ou Kohaku… mais même dans ces cas là, il y a beaucoup, beaucoup trop de superflu et de n’importe quoi dans la manière dont c’est écrit, et ça vient atomiser les scènes possiblement émouvantes qui se jouaient avant quoi ^^

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