Darker than Black – Ryûsei no Gemini

En 2007, lorsqu’a été diffusé pour la première fois Darker than Black – Kuro no Keiyakusha, nous découvrions une série originale dans un univers intriguant, le tout servi par une animation de premier ordre, studio Bones oblige. Kuro no Keiyakusha narrait l’histoire de Hei, un « contractant » (« 契約者 », francisé officiellement par Panini Comics de cette manière) possédant le pouvoir d’électrocuter ce avec quoi il est en contact; et de ses camarades tout aussi peu ordinaires. Peignant le portrait de personnages charismatiques et originaux à souhait, ce Darker than Black – Kuro no Keiyakusha était une franche réussite, mais aussi une série qui possédait un rythme très particulier : En effet, elle suivait sur ses 26 épisodes un schéma d’histoires séparées et plus ou moins indépendantes narrées en 2 épisodes, toutes ces petites affaires mettant en scène de nouveaux personnages qui pour certains devenaient ensuite récurrents. Le tout était enchainé de fort belle manière, et participait à la création d’une grande histoier au cours de laquelle on s’attachait et comprenait mieux les motivations du froid tueur Hei ou de l’antipathique Huang.

2 ans et demi après, l’annonce de Darker than Black Ryûsei no Gemini a réjoui bien des fans de la première série… Et Bones a remis le couvert en servant de nouveau une série de très bonne qualité… Qui n’a pourtant pas fait l’unanimité. Et pour cause, elle a beaucoup surpris en se démarquant véritablement de son prédécesseur, et en étant bien plus qu’une simple « saison 2 ».

Ryûsei no Gemini, en effet, change le focus de la série. L’histoire se focalise sur Suô Pavlichenko, une jeune demoiselle sans histoires… Du moins jusqu’à ce que sa vie bascule le jour où elle croise le chemin de Hei, héros de la première série que l’on découvre ici moribond et alcoolique, sans savoir ce qui a entrainé sa chute.

Avec Ryûsei no Gemini, Bones et le réalisateur/créateur de la série Tensai Okamura (Wolf’s Rain) ont en effet effectué un excellent travail pour donner à cette nouvelle série son identité propre : Très éloigné des aventures épisodiques de Hei et ses camarades, ce nouveau Darker than Blackdonne véritablement une nouvelle orientation à cet univers… Et ça se ressent également dans l’histoire, qui prend également une tournure plus que surprenante, et, avouons le, perturbante pour les fans de la première série. Forcément, on passe d’une série d’action posée centrée sur un assassin à une espèce de road trip centré sur une jeune adolescente…

Oui, le scénario surprend. Pour autant, est-ce une mauvaise chose ? Peut-être plus que son prédécesseur, en seulement 12 épisodes, Ryûsei no Gemini dévoile le monde de Darker than Black et le rend de plus en plus passionnant. Ce monde dans lequel sont un jour apparues des « Gates » (en anglais dans la série) et où existent les contractants, ces êtres qui disposent de pouvoirs surnaturels variés en échange d’une rémunération plus ou moins lourde (être obligé de manger des fleurs, plier du papier… Après utilisation du pouvoir), est, au travers du voyage de Suô, rendu encore plus riche qu’avant.

Ryûsei no Gemini est bel et bien mené de main de maître. Vu la qualité avec laquelle le récit est mené, on ne peut que féliciter le travail effectué, d’autant qu’Okamura semble gérer exactement comme il le souhaite l’évolution de sa série : Au sujet du personnage de Yin, il déclarait par exemple dès le début de Kuro no Keiyakusha qu’il ne pouvait pas donner de détails sur les changements qu’elle allait connaître

D’ailleurs, un autre point sur lequel on peut également féliciter le travail d’Okamura, c’est bien sur le traitement des personnages. Car dans Darker than Black, nul n’est invincible et immortel. Autrement dit, la mort est omniprésente et arrive sans discrimination : On est très rapidement choqué de voir mourir dans Ryûsei no Gemini des personnages qui étaient des récurrents dans la première série… Et les personnages étant presque tous travaillés et charismatiques (J’a-dore le magicien qui doit révéler les secrets de ses tours pour pouvoir utiliser ses pouvoirs), la mort du moindre d’entre eux est un petit drame en soit.

Cette tendance à prendre le spectateur à contrepied, on la ressent d’ailleurs sur toute la série, que ce soit par des morts ou d’autres détails moins importants. Ainsi, ceux qui se souviennent du personnage de Mao, un chat noir de la première série, remarqueront bien évidemment qu’on voit un nombre impressionnant de chats noirs passer dans les 2 premiers épisodes… De même, à l’épisode 2, après avoir vu l’opening et remarqué que l’héroïne allait récupérer un très, très gros flingue/fusil/bousin (cf 2nde image de l’article), on est surpris que la première réaction de l’héroïne en le voyant soit… « Quel tas de feraille! »

Bien entendu, pour finir, n’oublions pas de signaler que le côté technique de Ryûsei no Gemini est digne de son prédécesseur, et même plus généralement de la plupart des productions Bones : C’est très, très joli et bien animé, les combats sont un plaisir pour les yeux, on en redemande ! Côté musiques, Ryûsei no Gemini souffre de l’absence de Yoko Kanno qui avait signé l’OST de Kuro no Keiyakusha, mais s’en sort tout de même avec les honneurs. A l’opening, on retrouve le groupe Stereopony qui s’en sort beaucoup, beaucoup mieux que sur Gundam 00 Second Season avec une chanson reflétant parfaitement l’esprit du voyage entrepris par Suô dans Ryûsei no Gemini.

Un mot (sans spoil) sur la fin de la série, pour finir… Encore plus que dans Kuro no Keiyakusha, elle n’est pas simplement surprenante pour le spectateur, elle… Le laisse complètement dans le noir ! Relativement (complètement ?) incompréhensible, elle a véritablement désarçonné encore plus beaucoup de fans de la série originelle, déjà bien peu heureux de la nouvelle orientation de cette série. Pourtant, outre l’énorme deus ex machina final, c’est aussi une fin qui marque une avancée majeure dans l’univers de Darker than Black, et on ne peut qu’espérer que Tensai Okamura, s’il a l’occasion (et l’intention) de continuer à développer encore plus cet univers, repartira sur ces développements pour de nouveau nous raconter des histoires passionnantes.

C’est d’ailleurs ce qu’il est déjà en train de faire ! En effet, l’univers de Darker than Black est d’ores et déjà de nouveau développé avec les OVA de Kuro no Keiyakusha, distribuées avec les blu-ray de Ryûsei no Gemini, et narrantles événements qui se sont déroulés pendant les 2 ans qui séparent les deux séries. 2 OVA ont déjà été distribuées sur les 4 prévues, et déjà, certaines clefs qui manquaient au spectateur pour la compréhension du scénario sont en train d’être révélées… Peut-être qu’en ayant ces clefs plus tôt les fans auraient été moins désarçonnés ? Dans tous les cas, ces OVAétant plus proches du style de Kuro no Keiyakusha en raviront plus d’un. A noter que niveau manga, Panini  Comics a publié un manga préquelle en 2 tomes (relativement moyen), mais surtout qu’en même temps que Ryûsei no Gemini a été lancé un manga Darker than Black – Shikkoku no Hana (dessiné par le character designer de la série, Yûji Iwara) qui s’intercale entre la série et les OVA… Mais à priori, il semble que, même si son histoire n’est pas encore terminée, ce manga ne constitue qu’une side-story relativement peu importante.

Après tout ça… Peut-être aurons nous droit à une 3ème série avec la même équipe pour connaître la suite des aventures de Hei ? C’est en tout cas tout le mal que l’on peut souhaiter à Darker than Black, une des séries les plus passionnantes de ces dernières années.

FFenril Écrit par :

Otaku. Gamer. Guitariste amateur. En live Twitchpresque toutes les nuits à partir de 0h! (((o(*°▽°*)o)))

2 Comments

  1. 12 mai 2010

    C’est clair que j’ai du mal à comprendre les reproches qu’on fait à cette seconde saison tant elle m’a paru meilleure que la première, plus condensée et plus cohérente scénaristiquement, et avec des personnages tout aussi bien développés et mis en scène, et juste très bien maîtrisée par Okamura de bout en bout (ce qui n’était pas vraiment le cas sur DtB 1). Même les musiques sont aussi bonnes voire meilleures que celles de Kanno dans la première saison (qui était peut-être la moins bonne OST que j’ai entendu de la grande dame) et puis au final, ça reste un bon gros BONES, efficace et bien mené comme on les aime (plus comme FMA:B ou Eureka seveN que comme Soul Shitter ou Xam’d quoi).

  2. kiryu
    2 juin 2010

    ce qui m’as dérangé dans cette saison 2 c’est le coté magical girls quand suou sort son flingue et le scenar un peu trop flou a mon gout mais j’espère franchement avoir une saison 3.

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