Phoenix Wright : Ace Attorney

Phoenix Wright

Vous voyez, ces jeux qui ne sortent qu’au Japon, qui ont 4 fans 1/2 en Occident et dont les « spécialistes » du genre ont toujours l’habitude de parler comme de « ce genre de jeu que seuls les japonais peuvent imaginer »? Ces jeux « concepts », dont il est toujours dit et redit que s’ils ne sortent pas du Japon, c’est justement parce qu’ils n’auraient aucune chance d’être vendus en Europe ou aux Etats-Unis? Eh bien, quand ce genre de jeu réussit à traverser l’Atlantique, il est toujours bon de s’y intéresser, au cas où l’on aurait affaire à une perle rare.

La série des Gyakuten Saiban, c’est ça. Dans des vieux magasines de 2001-2002, on en trouve parfois quelques mentions de cette « simulation d’avocat ». Dans Joypad par exemple, il était dit que Kojima avait prétendu que c’était le seul jeu qu’il avait fini durant l’année, et accordait un 9/10 à Gyakuten Saiban 2 après un misérable petit paragraphe sur le jeu, en disant que le premier (qu’ils n’avaient apparemment pas testé) avait eu un succès très modéré mais une bonne réputation… Et bien la « bonne réputation » a transformé la série en un vrai succès, et c’est ainsi que la série des Gyakuten Saiban, renommée « Ace Attorney« , est arrivée aux Etats-Unis et en Europe, avec des version relocalisées, Ryûichi Naruhodô, le héros, devenant Phoenix Wright (et le héros du prochain Gyakuten Saiban 4, Hôsuke Odoroki ayant apparemment reçu le nom ridicule « Apollo Justice »)

Phoenix Wright Cast

Le joueur incarne donc durant les 3 jeux (Phoenix Wright : Ace Attorney / Justice for All / Trials and Tribulations) le jeune et talentueux Phoenix Wright, avocat à la défense, et son objectif est d’accomplir son travail, c’est à dire obtenir pour ses clients, la plupart du temps accusés de meurtres, le verdict « Non coupable ». Pour cela, une seule manière de s’en sortir… Démontrer par A + B que votre client est innocent. Et cela implique de trouver qui est le véritable tueur.

Car oui, dans le monde de Phoenix Wright, le travail de l’avocat est loin de s’arrêter à la défense de son client et l’obtention du meilleur verdict possible. En fait, ce monde est terriblement injuste. Les jugements doivent tous êtres passés en 3 jours (!), avec un juge décidant de l’affaire et sans jury, et l’accusé est jugé coupable d’office, à moins que vous n’arriviez à prouver le contraire. Prouver le contraire sous-entend que même si vous savez qu’il était à 800 km de là en train de jouer du curling avec sa femme sous les yeux de 800 témoins, il est TOUJOURS coupable si vous énervez de trop le juge ou si vous n’arrivez pas à prouver qui est le vrai coupable, quel était son motif, l’arme du crime, et avec quel bout de vêtement déchiré il a essuyé ses empreintes sur le coin de l’armoire caché derrière le chapeau!…. Tout cela en sachant que la police est incompétente et du côté du procureur alors que vous n’avez en fait absolument aucun droit de mener votre enquête et d’avoir les informations et que s’il y a une chose qui n’existe pas dans le monde de Phoenix Wright, c’est bien le parjure!

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Pour autant… On oublie bien vite de tels « détails », et le jeu n’en est qu’extrêmement jouissif. Il est linéaire, dirigiste, les phases d’enquête sont parfois franchement éprouvantes… Mais à l’arrivée au procès, l’enchaînement des premières objections, la musique qui se lance, le plaisir de trouver soi-même ce qui cloche dans la déposition de ce témoin, le lancement du thème Cornered, l’enchaînement d’objections de chaque côté entre avocat et procureur, et la compréhension progressive des différents noeuds de l’affaire… Ca n’a l’air de rien, mais l’on est accroché par le jeu très vite et on ne le lâche plus, d’autant que les affaires du jeu sont souvent servies par un scénario de qualité et des personnages charismatiques.

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C’est d’ailleurs là que le bât blessait pour Phoenix Wright : Justice for All, le deuxième opus. Après un premier épisode passionnant (et bénéficiant d’une affaire supplémentaire pour son édition sur DS) et très impliquant, le scénario du deuxième n’a pas été à la hauteur du premier, les affaires plus tirées par les cheveux, la première bien trop simple et courte, les personnages de retour n’étant pas les meilleurs… Et même avec 2 affaires sur 4 pouvant au moins être jugées bonnes, le jeu, pêchant également en nouveautés (forcément, pour une aventure textuelle…), moins bon également au niveau des musiques, en était évidemment une déception.

Phoenix Wright : Trials & Tribulations, lui, aura eu pour décevant… Son sous-titre bateau. Apportant encore moins de nouveautés que son prédécesseur, le jeu est pourtant le meilleur des trois, et ce par grâce à son histoire géniale, de nouveaux personages (Godot) charismatiques, des retours et surprises de taille, des musiques de nouveau excellentes (le meilleur thème du 1 étant même ressorti), des affaires ayant des liens plus logiques et semblant moins indépendantes, et une affaire finale en apothéose, faisant trôner le jeu au panthéon de la ludothèque DS, au dessus de ses prédecesseurs… Et globalement, si la série n’est pas exempte de défauts, ses qualités sont largement assez importantes pour les pallier.

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Bref, si vous n’avez pas encore goûté à la « simulation d’avocat », n’hésitez plus, surtout au prix auquelles sont trouvables les versions US, neuves, c’est à dire pour une bouchée de pain… Et ensuite, il ne restera plus qu’à attendre patiemment la sortie du 4ème épisode (cette fois réellement prévu pour DS et pas une adaptation GBA, même si une fois de plus, l’utilisation de l’écran tactile sera probablement plus un gadget qu’autre chose), avec en protagoniste « Apollo Justice » et le récit de la chute du Phoenix… Vite Capcom, vite!

FFenril Écrit par :

Otaku. Gamer. Guitariste amateur. En live Twitchpresque toutes les nuits à partir de 0h! (((o(*°▽°*)o)))

3 Comments

  1. 5 septembre 2007

    Tu oublies de préciser que les version jap sur DS proposent toutes la langue anglaise en plus du japonais. (sauf pour le 4)

  2. Anonyme
    26 avril 2008

    J’ai adoré l’introduction de cet article, ce genre de jeux « japonisé » (Comme je dirais) est bien trop sous-estimer des joueurs. Heureusement que j’ai eu des ami qui m’ont donnés leurs avis sur la série.

    Une fois à mon magasin de jeux video, je vois Phoenix wright 2 pour 10$ (Environs 15euro), 10$… Pourquoi ne pas essayer?

    J’ai eu le courage de l’acheter et voila, j’écris un commentaire sur un article concernant ma série préférée au DS.

    Phoenix Wright c’est le bien… Si vous dites le contraire vous aurez une « Objection! » de ma part.

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