Macross Frontier ~Itsuwari no Utahime~

Macross Frontier était une série qui était censée célébrer les 25 ans de la saga Macross. « Censée » oui, parce qu’elle a surtout été, pour les fans de longue date, un cadeau empoisonné (un peu comme SEED Destiny et 00 Second Season pour les fans de Gundam). Malgré un début prometteur annonçant une nouvelle actualisation de la bonne vieille formule de Macross (triangle amoureux, musique et Valkyries), on se retrouvait malheureusement au fur et à mesure que la série avançait devant une histoire bancale sombrant de plus en plus au fil des épisodes, le tout n’étant pas arrangé par des personnages qui étaient… disons le gentillement, de plus en plus irritants. Les 3 personnages principaux composant le triangle amoureux, particulièrement, n’étaient pas des plus appréciés… Et le fandom s’est ainsi divisé en 2 camps, chacun décriant l’autre héroïne (avec le même argument, « Sheryl/Ranka se comporte comme une gamine pourrie gatée ! » … Et tous détestant unanimement le héros. Bref, si côté technique la série valait le coup d’oeil (même si depuis Macross Zero l’animation des combats en valkyries a laissé place à de la 3D, c’était de la jolie et dynamique 3D), c’était vraiment pas la joie.

Bref, ce n’est pas exactement avec le plus grand enthousiasme que l’annonce d’une adaptation cinématographie en deux films de Macross Frontier fut accueillie… et ce n’est pas avec la plus grande des confiances que j’ai abordé ce premier film, Itsuwari no Utahime. Pourtant, je gardais l’espoir que le film, en devant compresser l’histoire, puisse la dynamiser tout en en supprimant les plus mauvais bouts, pour fournir un résultat satisfaisant.

Eh bien, sans aller jusqu’aux extrêmes de Jevanni (qui utilise l’accroche « le nouveau Ai oboete imasu ka ? » en titre de son article), c’est avec un grand plaisir que j’ai vu ce film qui s’est avéré bien meilleur que dans mes rêves les plus fous (parce bon, que la base est quand même celle de Macross F quoi…).

Déjà, débarrassons-nous de la plus grande crainte que l’on peut avoir en regardant ce genre de film : Macross Frontier ~Itsuwari no Utahime~ n’est pas un récapitulatif géant compressant en 2h les 13 premiers épisodes de la série. C’est une nouvelle histoire, reprenant les mêmes personnages mais dérivant complètement dans son exécution. Et c’est tant mieux !

Le plus grand exploit de ce film, en effet, est de réussir à faire en sorte que l’on puisse (enfin) apprécier les personnages principaux. Ranka est bien moins tête à claques, Alto moins agaçant, et Sheryl réussit même à se constituer un sacré bon capital sympathie auprès du spectateur ! Ces personnages retravaillés, on se prend à s’intéresser à leur sort, et l’intérêt du film en sort grandi, surtout que les modifications ne s’arrêtent pas là, et c’est avec joie que l’on découvre un scénario revisité et bien plus sympathique qu’auparavant.

Le format film aide beaucoup, et  l’histoire de Itsuwari no Utahime a un déroulement bien plus agréable et bien plus logique que ce qu’était en 25 épisodes Macross Frontier : adieu aux errances douteuses qui offraient des épisodes absolument exaspérants et aussi utiles que la chasse à la culotte perdue au lycée ! La trame s’éloigne de plus en plus de la série au fur et à mesure de l’avancée du film, et le résultat est clairement bien meilleur. En recentrant Itsuwari no Utahime sur ses personnages principaux, et modifiant l’histoire afin de mieux les exploiter (Grace fait autre chose que sourire dans l’ombre pendant des heures !), en supprimant les parties les moins importantes de l’histoire ou en les retravaillant, en virant un personnage secondaire inutile (la copine à gros seins) et limitant au strict minimum le développement des autres, le film se focalise sur l’important, l’histoire (d’amour et de guerre) qu’il a à raconter, et on se retrouve avec un succès qui est véritablement, pour du Macross Frontier, inespéré.

Techniquement, Itsuwari no Utahime est vraiment bon, clairement au dessus de la série, dont il ne reprend finalement que relativement peu de l’animation. Particulièrement notable, des paysages qui étaient loin d’être aussi réussis avant, ou comment prouver que chez Satelight on ne sait pas faire que de la 3D. Pour un film Macross, on est probablement un peu light en combats, pas mal de l’eye-candy se retrouvant projeté sur les (superbes mais aux choix artistiques parfois un tantinet discutables) scènes de concert. Pour autant, quand ces bastons arrivent, il y a de quoi se réjouir : leur réalisation surpasse clairement celle de la série TV qui était déjà sacrément bonne de ce point de vue, proposant une animation 3D jamais molle, à la pointe de ce que l’on trouve chez les japonais aujourd’hui. Surtout, on se retrouve face à un film bien mené, au déroulement et au climax clairement pensés dans une optique : faire plaisir au fan, que ça soit via quelques clins d’oeils aux anciennes séries Macross ou via l’utilisation des meilleures chansons pendant les scènes importantes. Macross Fanservice ?

Honnêtement, comment ne pas être satisfait de ce Itsuwari no Utahime ? S’il ne peut bien entendu pas être comparé à Ai Oboete Imasu ka ?, ce premier film est une véritable bouffée d’oxygène pour la (jusque là) catastrophique franchise Macross Frontier. Bien entendu, tout est loin d’être parfait, et on peut trouver à redire sur certaines facilités scénaristiques ou choix, mais le simple fait que ce film soit intéressant, bien mené, et franchement un excellent divertissement est tellement inespéré qu’il est difficile de ne pas s’en enthousiasmer, tant ce film sauve presque à lui tout seul Macross F.

… Pourquoi « presque » ? Parce qu’il reste un second film devant donner la suite et conclusion de l’histoire, et que la seconde partie de Macross Frontier était clairement la pire, entre ses personnages dépressifs (et déprimants) et ses rebondissements aberrants… Il reste donc à espérer que l’histoire, qui a bien divergé dans la seconde partie du film, continuera à offrir de nouvelles surprises et ne reprendra pas trop de mauvais éléments de la série. En tout cas, c’est maintenant avec impatience que j’attends Macross Frontier ~Sayonara no Tsubasa~, prévu dans les salles japonaises pour février 2011, et qui, s’il continue sur la lancée de ce premier film en combinant action rythmée de chansons, personnages enfin (relativement) appréciables et scénario corrigé, promet !

Allez monsieur Shôji Kawamori, un petit effort, on vient déjà de faire un énorme pas dans la bonne direction !

FFenril Écrit par :

Otaku. Gamer. Guitariste amateur. En live Twitchpresque toutes les nuits à partir de 0h! (((o(*°▽°*)o)))

4 Comments

  1. 29 octobre 2010

    Le gros attrait de ce film c’est de ce film en fait, c’est d’assumer ce coté gros blockbuster, le film est en fait aussi impressionnant qu’un concert de Sheryl. Dans la démesure et dans le grand spectacle. On ne cherche pas du tout a faire un film mémorable comme a pu l’être Ai O Oboeteimasuka?, ici on fait un film popcorn dans sa forme la plus hyperbolique. Le film a un scenar qui pourrait tenir sur un post-it tant il est limité, mais se donne a fond dans l’action et dans le love-triangle. Au final on a rien de mémorable, mais tout de même un excellent moment passé devant, et c’est tout ce qu’on demande.

  2. 29 octobre 2010

    Je n’aurais pas du utiliser ce titre en fait, car mon sentiment se rapproche assez du tiens et je crois qu’on m’a mal compris sur le coup. J’ai juste trouvé ça intéressant de voir que Itsuwari no Utahime tentait de faire la même approche scénaristique envers sa série d’origine comme l’avait fait DYRL, mais ça s’arrête pratiquement là même si ce film n’est pas exempt de qualités que tu as d’ailleurs en partie citées.

  3. 30 octobre 2010

    « La même approche scénaristique » se justifie mal à mon avis, Ai oboete imasu ka ? se regarde quand même plus difficilement sans connaître la série parce qu’il manque pas mal d’éléments au spectateur (le début le catapulte dans l’action) et que l’histoire « globale » est tout de mieux acquise via la série.
    Et puis quand même, la dimension est aussi totalement différente, même si ce Itsuwari no Utahime est une sacrée upgrade par rapport à la série, elle ne reste « que » ça, alors que DYRL a été le fruit d’un investissement bien plus incroyable sur tous les points (surtout en comparaison de la série qu’était SDF Macross), financièrement, techniquement et au niveau de l’univers qui y est développé (Suffit de voir tout ce qui est ajouté aux Zentradi dans les films).

    Et puis simplement, le film a laissé une marque tellement profonde sur le paysage de la japanimation que la comparaison est juste pas adaptée ^^ (j’ai pas encore vu les OVA donc je peux pas le dire mais la comparaison Macross Plus / Macross Plus Movie Edition aurait pas possiblement déjà pu être plus pertinente ?)

    Ah oui aussi, SDF Macross était une bonne série, Macross F non =)

    Les changements sur Itsuwari no Utahime se « limitent » à de l’histoire et de la nouvelle animation, rien qui changera profondément l’univers Macross, et encore moins la japanime… mais c’est un film sacrément fun, c’est déjà ça =)

  4. 30 octobre 2010

    C’est une bonne nouvelle effectivement, je l’attendais aussi avec une certaine impatience. Et franchement, heureusement qu’ils ont remanié l’animation et le storyboard pour celui-ci, les TTGL m’ont un peu déçu sur ce point (un peu j’ai dis, rangez ces couteaux).

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